mercredi 30 juin 2010

J'AI FROID SANS TOI N'A JAMAIS VOULU DIRE QU'IL ME FAUT UN GILET


Apriori je n'aime pas la chanson française (je l'ai déjà dit là). Bercée par Boris Vian, Léo Ferré et autres Gainsbourg, depuis ma tendre enfance et éduquée dans l'idée que "c'était mieux avant", les seuls chanteurs à textes contemporains -découverts par mes soins- n'ont longtemps été que des rappeurs (et je soutiens encore cette position bien que me sois éloignée du rap, l'âge n'aidant rien à l'affaire). J'en suis restée là avec pour seules découvertes dignes de ce nom Biolay et Bashung (pas la peine de m'expliquer qu'il en existe pleins d'autres comme apriori je n'aime pas, je ne fais pas l'effort de chercher autre chose) pis y'a tant à faire du côté anglais et américain que je n'ai pas le temps. J'ai échappé aux baby rockeurs en m'exilant au Chili pendant un an et quand je suis rentrée cela faisait belle lurette qu'ils étaient déjà has been, Dieu merci, mais cela a encore favorisé ma réticence à la nouvelle scène française.

Et puis un jour, mon iPod en aléatoire, je tombe sur "Football Team", et là chose rare, j'unlock le dit iPod pour voir de qui il s'agit, n'ayant pas reconnue la chanson. Le Prince Miiaou... Ah, c'est qui ça? Je regarde l'album: c'est le très bon Jeunes Pousses vol. 3, -comme quoi je ne suis pas si fermée que ça à la nouvelle scène...- Ce nom français avec cette chanson d'un anglais quasi parfait pique ma curiosité, cette voix si douce accompagnée simplement d'une basse, d'une guitare et d'une batterie, me hante pendant quelques jours. Puis le train-train quotidien de mes écoutes habituelles reprend le dessus (Kele, Tame Impala, Black Keys, Klaxons, Menomena, pour ne citer que mes lubies du moment). C'est un peu le problème avec moi, je suis très forte pour m'enthousiasmer sur un morceau/un artiste, mais j'ai souvent tôt fait de l'oublier.

Le destin a fait, qu'en préparant mon programme pour les Eurockéennes (#campminou mon amour), je revois ce nom et cette fois face à mon ordi je me jette sur Spotify pour écouter ce que me réserve la belle (car oui contrairement aux apparences il s'agit d'une fille: Maud-Elisa Mandeau de son vrai nom). Eh bien laissez moi vous dire que je suis loin d'être déçue de Safety First, son second album, un disque auto-produit qui plus est, la demoiselle n'a peur de rien. Aussi à l'aise en français qu'en anglais la belle nous offre un album à la fois fragile, souvent à la limite de la fêlure, même dans ses envolées rock. Un album intimiste où Le Prince Miiaou révèle également toute sa fougue grâce à des morceaux montant crescendo et où le phrasé est si joliment recherché. J'ai un faible tout particulier pour ses deux titres en français: "No Compassion Available" sublime noyade s'il en est et "Blabla" pour l'explosion finale.
C'est les soldes aujourd'hui, et si, comme moi, vous vous offriez son album ça nous évitera peut-être les BB Brunes l'année prochaine aux Eurocks...

mardi 15 juin 2010

NOW I'M READY TO START



Pas la peine d'en faire des tonnes, voici les deux nouveaux titres du prochain album d'Arcade Fire, The Suburbs (qui sort le 2 août), cela devrait vous parler tout seul.
Amour.

Arcade Fire – “Ready to Start”

RTS by a435927

Arcade Fire – “We Used to Wait”

Used by a437915

Tracklistings
01 Suburbs
02 Ready To Start
03 Modern Man
04 Rococo
05 Empty Room
06 City With No Children
07 Half Light I
08 Half Light II (No Celebration)
09 Suburban War
10 Month Of May
11 Wasted Hours
12 Deep Blue
13 We Used To Wait
14 Sprawl I (Flatland)
15 Sprawl II (Mountains Beyond Mountains)
16 The Suburbs (Continued)

mercredi 9 juin 2010

VENISON



Quand j'arrête de fantasmer sur la Suède (regardez A Swedish Love Story si vous en avez l'occasion, c'est un petit bijou de candeur et d'intensité) je ne m'en vais pas très loin et m'attarde sur la Finlande.

Je viens donc de découvrir Dada Bandit le nouvel album d'un chouette groupe finnois nommé Rubik -sans doute en l'honneur du célèbre case-tête des 80's qui a dû les occuper pendant leurs longues nuits d'hiver. Composé de huit grizzlys aux poils hirsutes, on ne se douterait pas que derrière ces beaux bébés ne se cache en réalité une belle voix claire accompagnée d'un doux son pop teinté d'un soupçon de rock par là et d'un brin d'électro par ci. Grâce à leur précédent album, Bad Conscience Patrol, ils ont déjà été comparés à TV on The Radio et Animal Collective, excusez du peu. Comme eux leurs compositions sont complexes et pourtant c'est une impression de simplicité qui domine dans ces mélodies aériennes. Redonnant un semblant de sourire en ces jours pluvieux et gris, où mon nez n'en finit pas de couler.

Ribik - Goji Berries


Rubik - Wasteland


mardi 1 juin 2010

CONS DE JEUNES


Ce matin en vérifiant mes mails je découvre que The National revient à Paris le 23 Novembre prochain, joie, bonheur. Mais là je me rends aussi compte que je ne vous ai toujours pas parlé de leur concert auquel j'ai assisté il y a un peu moins d'un mois. Rémédions-y tout de suite!

Le 7 mai dernier le Zénith avait paré ses plus beaux habits indie: The National et Pavement. Je vais sans doute en enerver plus d'un mais moi j'y allais surtout pour The National, la faute à ma jeunesse. Que voulez-vous The National et moi c'est une longue histoire d'amour, à mettre au niveau de Biolay. C'est dire.

J'avais un peu peur de ce concert parce que les grandes salles de concert très peu pour moi, vous me faites peur les gens. N'écoutant que mon courage, je me suis tout de même rendue au fin fond du parc de la Villette. Aussitôt entrée dans l'immensité du Zénith -à moitié vide- le concert commence. "Mistaken For Strangers" ouvre le bal, et aussitôt, je suis happée par cette voix. Celle de Matt Berninger, qui se marie à la perfection avec les violons et cuivre présents pour l'occasion. On est des centaines et pourtant j'ai l'impression qu'il ne chante que pour moi. Son "this one is for you" prononcé avant d'entonner "England" m'est bien entendu destiné, on est tous d'accord. Ils auraient joué dans mon salon qu'il n'en aurait pas été autrement. Les morceaux s'enchainent à la perfection, imposant leur atmosphère lourde qui ne vous laisse pas d'autre choix que de vous convaincre, si ce n'était pas déja fait, que The National fait partie de ces groupes à part, de ceux dont on se souvient, de ceux vers qui l'ont revient. Une fois sur scène chaque morceau prend tout son relief, mettant en avant la perfection mélodique, le soin accordé au texte et cette voix qui vous atteint droit au coeur.

Durant une heure, un vrai mini-concert, on entendra principalement des chansons tirées du magnifique High Violet -qui a leaké peu de temps avant le concert-: "Anyone's Ghost", "Bloodbuzz Ohio", "Little Faith", "Conversation 16"; ainsi que des titres issus de leur précédent album Boxer ("Slow Show", "Squalor Victoria", "Apartment Story", "Fake Empire") -"Mr November" faisant exception à la règle. Leur performance se clôt sur "Terrible Love", il ne manquait plus que "Sorrow" pour que je fonde définitivement en larmes. Le temps s'est arrêté ce soir là au Zénith.


Pour me remettre de mes émotion, je décide de m'installer dans les hauteurs des gradins, afin de scruter à loisir mes aînés. En effet, la foule présente pour la reformation de Pavement, après 10 ans d'absence, est plus âgée qu'habituellement en concert et essentiellement masculine. Ah les 90s, douce époque où l'indie était encore trusté par des hommes et pas ces foutues filles à mèches (auto-bâche). J'ai donc envie de voir comment se comporte le mâle devant un de ses groupes fétiches en l'occasion d'un concert unique en France.

Eh bien laissez moi vous dire que ces derniers n'ont rien à envier à leurs petits frères, les hipsters coincés, ça hoche de la tête alors qu'en face le groupe envoit du lourd niveau décibels. Même moi j'ai la crinière qui me titille alors faites un effort la merde! Je m'emporte alors qu'en réalité l'ambiance a quand même mis du temps à monter, faut pas les brusquer les papys. Après avoir ouvert sur "Silence Kit" suivi de 'In The Mouth A Desert", je reconnais enfin le groupe que j'ai tant écouté dans mon discman avec "Stereo". En effet, le son est loin d'être au rendez-vous, la voix de Malkmus est régulièrement couverte par le rythme endiablé et la puissance des percus. Pavement s'amuse à nous répéter "We are in 1992", rapide calcul j'avais 5 ans à l'époque, je me sens un peu out pour le coup. Heureusement je n'ai pas trop le temps de réfléchir tant les morceaux s'enchaînent, le public n'en finit pas de réclamer "Cut Your Hair" ce à quoi un Malkmus mi-agacé mi-amusé rétorque qu'elle est prévue pour la fin. Je suis vraiment entrée dans le concert après "Shady Lane" et "Grounded", en même temps il a duré 1h45 j'avais tout mon temps. Malgré le nombres des années nos papys ne manquent pas de planter plusieurs de leurs démarrages, tel des newbies qu'ils ne sont plus, mais ils semblent tellement s'amuser sur scène qu'ils ont finalement raison on est de retour en 92, j'ai 5 ans et "Delphine contente".