jeudi 27 mai 2010

J'ME LA RACONTE A PARIS



Je n'ai rien contre le festival de Cannes, mais en vrai qu'on soit bien d'accord, Cannes c'est complètement surfait. J'y suis allée l'été de ma Term', et je peux vous dire que je me suis rarement autant fait chier (je suis grossière tant le terme "ennui" est faible comparé à ce que j'ai pu ressentir à l'époque). Ma mère en a été ravie, outrée que sa progéniture aille se la couler douce dans le Sud, au lieu d'aller caracoler autour du monde, comme elle d'habitude. On mettra cette incartade sur le compte de la crise d'ado. Mais autant vous dire que faire bronzette pendant des heures, avec ma peau de lait, c'est assez rapidement le calvaire –quand vous avez le bonheur de trouver un carré de plage publique libre pour étaler sa serviette- et pour ce qui est des plages privées il faut aimer se coltiner des baleineaux qui se prennent pour des MILFS, des braillards et des bimbos tellement refaites et huilées qu'on ne craint qu'une chose qu'elles fondent littéralement au soleil. Je vous épargne les séances shoppings avec des vendeuses aussi agréables que des portes de prison et les sorties en boîte où les dragueurs ressemblent d'avantage à des macs qu'autres choses. Mon constat rassura donc ma maman sur la manière dont elle m'avait élevé et elle fut ravie de m'entendre dire que "jamais, plus jamais, je ne remettrais les pieds sur la Croisette".

Tout ça pour dire que finalement Paris c'est pas si mal, mais comme j'aime à me plaindre vous éviterez de le répéter. Si Paris n'est pas si mal, c'est particulièrement depuis ma folle soirée de jeudi dernier. Ce qui devait être une soirée sympa (en mode concert) a largement dépassé le cadre de mes espérances, s'inscrivant d'ores et déjà dans les annales.

Bon là, vous n'êtes toujours pas avancés, donc je vais tenter d'être plus clair. Jeudi dernier c'était les Inrocks Indie Club à la Maroquinerie, au programme: Warpaint, We Are Wolves et Surfer Blood. Autant vous dire que j'étais de bien bonne humeur sur mon chemin à la Maro'. Quand j'ai découvert qu'en plus j'avais droit à deux verres offerts je me suis dit que la soirée ne pouvait pas être beaucoup plus cool. Mais étant à la bourre, j'ai d'abord filé voir les jeunes filles en fleur de Warpaint (comprendre #meufsbonnes), avant d'étancher ma soif.


La salle, bien remplie, n'a cessée de dodeliner de la tête au son de ces demoiselles, qui bien que très sympathiques, ne m'ont pas laissé un souvenir impérissable. Une fois le coucou d'adieu j'ai filé au bar, récupéré une limonade (le nom du cocktail au Jack D., le sponsor de la soirée). Un rapide tour en terrasse et je tombe sur @DonGonDolt (aka Juliet) et @Lauriane_M (aka Lauriane, facile) qui me présentent le fameux @silenthype (aka Thomas). On discute musique, on se chambre et on rigole, avant de finalement se décider à accorder une oreille distraite aux canadiens de We Are Wolves.



A peine a-t-on mis un pied dans la salle que j'explose de rire en entendant leur accent -canadien- et peut-être aussi parce que j'ai cru qu'ils allaient quitter la salle alors qu'on venait d'arriver (guillerette moi?). J'ai un aveu à faire, à chaque fois que j'entends un canadien parler français j'ai l'impression qu'on me chatouille et je ne peux pas m'empêcher de me gondoler. Prenons J'ai tué ma mère, film dramatique à souhait, sur la relation d'une mère célibataire et son adolescent de fils, et bien devinez qui était la greluche pliée en deux pendant tout le film? … Je plaide –honteusement- coupable, à ma décharge je me suis mordue l'intérieur des joues très fort pour cesser.

Pour en revenir aux mecs de We Are Wolves, ça décoiffe plus que Warpaint, l'atmosphère monte d'un cran, l'effet grizzlys poilus sans doute. Si je vous dis maintenant que j'étais complètement distraite car n'attendant qu'une chose: que Surfer Blood daigne monter sur scène, je reste quand même crédible?



Et justement nos gentils américains arrivent rapidement sur scène. Le set est court, mais sachant qu'ils n'ont sorti qu'un album on leur pardonnera. On soulignera le visage particulièrement poupon du chanteur, la coupe incroyable du batteur et Thomas-joli-coeur (comprendre #mecbonne) le guitariste. Ils sont jeunes et cela se sent, mais dans le meilleur sens du terme: ils donnent tout ce qu'ils ont, tout en s'amusant entre potes. Les regards entre eux sont complices bien qu'ils semblent encore un peu impressionnés d'être sur scène face à un public. Néanmoins c'est un sans faute, nous sommes conquis. Au second rang, on ne cessera de danser pendant leur trop courte performance et de chanter en chœur les mélodies toujours si entraînantes de "Swim" ou "Floating Vibes".


Une fois le concert terminé on récupère les setlists et on va fumer une cigarette. Ça bavarde sec sur la terrasse de la Maro' quand soudain on voit les mecs de Surfer Blood sortir des coulisses. Aussitôt, un petit groupe de fans se rue sur eux. Juliet les regarde avec envie, sans trop oser y aller, aussi je me propose pour passer pour son amie la groupie qui veut faire dédicacer sa setlist, afin qu'elle puisse leur taper la discute. Pas folle la guêpe, je vais jouer la groupie auprès de celui qui m'a un peu (beaucoup?) tapé dans l'oeil durant le concert: Thomas-joli-coeur. Les navrants "what a great concert" et "thanks for the show" fusent mais rapidement je ne sais plus trop quoi dire, il est un peu impressionnant quand même. Le vigil de la Maro' amusé par la scène vient y mêler son grain de sel: "where is your girlfriend? The one I saw you kissing backstage" demande-t-il d'un air goguenard. Le jeune américain ne sait pas trop sur quel pied danser, "I don't understand, what you are talking about? ... Which girl? ... I don't have any girlfriend... Here...".
A bonne entendeuse...

I got my autograph.

Parvenant à s'extraire de la horde de groupies qui s'est crée, il revient vers nous pour savoir ce qu'on fait par la suite, lui et le reste du groupe veulent continuer de s'amuser. En parisien (de souche ou d'adoption) que nous sommes on se perd en conjectures (Truskel, Social, Tigre…), tant et si bien que c'est finalement Thomas-joli-coeur qui propose d'aller, tout simplement, acheter des bières dans une quelconque épicerie et de les boire dans l'hôtel où le groupe loge pour la soirée. Rapide coup d'œil avec les filles, on est toutes d'accord pour dire que c'est une très bonne idée. Silenthype préfère nous quitter, il à école le lendemain (comprendre il stage).

Première dilemme: qui va dans le van et qui va acheter des bières? Thomas-joli-coeur et Marcos se dévouent et Lauriane et moi les accompagnons en qualité d'interprètes -ainsi que deux relous-. En chemin Thomas-joli-coeur nous montre sur son iPhone ce qu'il a eu le temps de voir de Paris, ce qui se résume à "this really nice place I can't remember the name". Le sacré coeur... Notre pack acheté c'est maintenant le moment de trouver un taxi pour six, chose aisée s'il en est dans la capitale. Cette soirée devait être placée sous une bonne étoile car le premier que nous acroison est bel et bien à 6 places, aussi 5 minutes plus tard nous voilà dans un petit hôtel du 20ème à 15 dans une chambre pour deux à boire des bières et parler musique. La scène est simplement surréaliste.

On a vite chaud aussi prétextons nous, mes acolytes & moi-même, l'envie d'une cigarette pour prendre une bouffée d'air frais. Notre joyeuse troupe à tôt fait de nous rejoindre, Thomas-joli-cœur et Marcos en profitant pour nous initier aux joies du "thumb war" et nous battre à plates coutures -les mains de musiciens moi j'dis-. On a dû faire trop de bruit parce qu'un voisin énervé nous a carrément balancé un sceau d'eau dessus… Sur ce on retourne se mettre à l'abri dans une nouvelle chambre car PJ (le chanteur) en charmante compagnie, nous mets gentillement à la porte en manquant de nous asphyxier à l'odeur de ses pieds.

Ni une, ni deux le reste de Surfer Blood nous font signe de les suivre dans une nouvelle chambre, sans oublier le pack de bières et la bouteille de Jack. On s'affale sur les lits et on continue a bavarder de comment Twitter c'est cool, Thomas-joli-coeur reste sans voix quand on lui apprend que c'est grâce à ça qu'on s'est rencontré avec Juliet et Lauriane. Et on débat sur l'utilité d'internet pour les groupes et du nouveau type de communication que cela engendre. Finalement c'est à la vue des premiers rayons du soleil que Juliet -après une courte sieste- juge préférable qu'on décampe lançant "you guys need your beauty sleep", on se hug et se bisouille et nous voilà dans le premier métro en direction de nos pénates respectives.
Résultat des courses? Arrivée à 7 heures chez moi, autant vous dire qu'heureusement que j'avais fini mes chroniques la veille, parce que je n'en menais pas vraiment large au boulot, malgré toutes les étoiles qui illuminaient encore mes yeux.

mercredi 26 mai 2010

THEY'LL NAME A CITY AFTER US


Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur! Avec votre vie qu’il faut aimer coûte que coûte. On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu’ils trouvent. Et cette petite chance pour tous les jours, si on n’est pas trop exigeant. Moi, je veux tout, tout de suite, -et que ce soit entier- ou alors je refuse! Je ne veux pas être modeste, moi, et me contenter d’un petit morceau si j’ai été bien sage. Je veux être sûre de tout aujourd’hui et que cela soit aussi beau que quand j’étais petite -ou mourir.

mercredi 12 mai 2010

"C'EST DELPHINE QUI VA FAIRE L'ITW"


J'ai assez rarement de coups coeurs électro, aussi, pour fêter l'évènement je m'en vais lui consacrer tout un article. Si je suis toujours à la recherche de la dernière nouveauté en matière de pop, rock, indie et autre folk à la mord-moi-le-noeud, en ce qui concerne l'électro (au sens large) je me laisse complètement portée, attendant sagement la bouche ouverte que l'on veuille bien me recommander tel ou tel titre/artiste. Bien sûr ces dernières années les barrières entre les genres se sont réduites et il n'est pas rare qu'une touche d'électro vienne parachever un morceau de rock, pop etc.
Mais ce n'est pas de ça dont je veux vous parler, non, c'est l'électro comme composante majeure d'un morceau qui m'intéresse aujourd'hui. Ce qui est étrange dans ce manque de connaissance (d'attrait?) c'est que j'ai de nombreux amis calés en la matière, certains allant jusqu'à en faire et à très bien se débrouiller. Cela doit être justement la raison pour laquelle je ne me penche pas d'avantage sur le sujet: je me sens trop novice pour faire le poids et je préfère m'en retourner à ma musique de "filles à problèmes" [dixit un proche]. 

Trêve de bavardages, le coup de coeur s'appelle Gentlemen Drivers. Ce duo clodoaldien (c'est le "joli" nom des habitants de Saint-Cloud) est composé de l'affable Benoît et du discret Mica. Ils se sont connus sur les bancs de l'école et s'ils avouent ne pas toujours avoir envisagé faire de la musique (c'est risqué, d'où des études de commerce au préalable), c'est Mica, qui en rentrant de New-York, propose à Benoît de se lancer.
Tranquillement les deux amis font leur chemin : un remix des Klaxons par ci (ensuite interdit mais que vous pouvez toujours écouter ), un de 33 Hz pour Teki Latex par et la gommette dorée (comprendre la reconnaissance suprême pour quiconque commence dans le milieu) un remix des Teenagers paru sur la Compilation Kitsuné Maison 5. Après avoir pris leur temps, c'est aujourd'hui que les choses s'accélèrent avec la sortie de leur premier EP.

Intitulé L'Arche, on ne peut s'empêcher de faire le rapprochement vaseux avec le restaurant d'aire d'autoroute du même nom, mais je vous rassure la similitude s'arrête là. Dès les premières notes de "L'Arche" (le morceau cette fois)  on s'embarque pour un périple un brin rétro, qui va crescendo aux rythmes des synthétiseurs d'un autre âge. On s'imagine volontiers à bord d'une vieille décapotable arpentée la célèbre route 66 (ou l'A6 si vous préfèrez, mais cela fait tout de suite moins rêver), cheveux au vent, le sable giflant ce qu'il faut le visage.
C'est toujours ce même synthétiseur que l'on entend sur "Perpetual", à en croire que cela sera leur marque de fabrique. Plus sombre  ce morceau nous renvoie à nos peurs face aux voyages: cette envie de partir loin, sans savoir précisément où l'on va mais toujours avec cette petite appréhension face à ce vaste inconnu. Cette légère angoisse est toujours présente sur les premières minutes de "2042 L.A Dreams" avant d'être rassuré(e) par une voix qui semble nous inviter à simplement lâcher prise, le rêve américain étant à porter de main. A nouveau une voix se superpose aux synthés, celle à la fois douce et mutine, de Soko, qui susurre des "Can I steal you a kiss" sur "Beat her", qui ne manque pas de nous hypthoniser tout à fait, avant de nous abandonner, déjà, sur le bord de la route... On repart quand?

Si vous aussi l'aventure vous tente vous pouvez écouter L'Arche en cliquant juste en dessous: 

mardi 11 mai 2010

I BELIEVE IN WAKING-UP


En attendant que je me remette de mes concerts de ce week-end (The National & Pavement et LCD Soundsystem) je vous fait part de ma chronique sur le dernier album de Delorean, en lien avec les vidéos postées sur mon précédent post.

Changement de direction pour le quatuor basques de Delorean. Si leur maxi, Ayrton Senna (en hommage au pilote de course brésilien), se caractérisait par son esprit pop teinté de post-punk à la Rapture, ce nouvel album, Subiza, garde certes la même veine pop mais agrémentée cette fois d'une touche de disco. Le groupe, encensé par la critique l'an passé, est attendu au tournant.

Sur ce nouvel opus la technique est simple et efficace: des synthés, une guitare réverbée, une batterie, à la Drums, une électro soignée digne de Cut Copy et une voix comparable à la beauté de celle des suédois de jj [oui je l'ai déjà dit la dernière fois, je m'auto-pompe, c'est moche]. Pour autant si l'album s'ouvre sur l'entraînant "Stay Close", et que l'on frôle l'été sur le planant "Real Love", le reste tourne rapidement en rond. L'album n'est pas à proprement parler mauvais, fainéant à la rigueur, on en attendait plus des début prometteurs de Delorean. Au final, aucun morceau ne sort du lot, laissant une impression certes agréable mais d'aucun jugerait trop simple...


Comme la dernière fois je vous ai posté les deux seuls morceaux dignes d'intérêt de Subiza, je me trouve à présent toute dépourvue. Aussi, je passe du coq à l'âne en vous offrant le clip des Drums, "Forever & Ever".


lundi 3 mai 2010

I DON'T WANNA DIE WITHOUT ANY SCARS

Soon to be mine.

Pas que mes insomnies ne soient pas un sujet passionnant (et riches en découvertes) mais je préfère quand même vous parler d'Unmade Beds (London Nights). Premier coup de gueule: quand va-t-on arrêter de "traduire" les titres anglais dans un nouveau titre, toujours dans la langue de Shakespeare,mais d'une manière -soit disant- plus simple à comprendre? Il s'agirait de faire un choix: soit le titre est traduit en français soit on garde l'original, mais cette espèce d'entre-deux à le don de m'énerver. Parce que là plus cliché tu meurs et bien que le film en soit un, de cliché, ce n'est pas une raison pour lui infliger ça. On y retrouve tout les marques chers aux amis indies: des plumes, des masques d'animaux, des moustaches, jusque dans la lumière et certains flous cinématographiques. Et bien, malgré tout, j'ai bien aimé. J'ai aimé ce portrait croisé de deux adulescents à la dérive, pas bien sur de ce qu'ils veulent faire de leurs vies, peut-être que cela m'a parlé, allez savoir.




Si vous avez aimé le dernier LCD et bien sachez que le prochain Tsugi vous réserve une ITW fleuve de James Murphy et surtout une compil faites par le maître, vous ne pourrez pas dire que vous n'étiez pas prévenu!

Au passage, pendant mon insomnie, heureusement qu'il y avait les quatre basques de Dolorean pour me bercer, parce que ma TL était désespérement morne. C'est doux et ensoleillé, un savant mélange des instru de Drums, l'électro léché de Cut Copy et la beauté vocale de jj, rien que ça.

Delorean - "Stay Close"


Delorean - "Real Love"