mardi 27 avril 2010

TU MISTERIO, NO LO ENTIENDO



De moi-même je n'aurais jamais chroniquer le nouvel album de Gotan Project et pourtant le sort en a décidé autrement. Cela m'a ramené quelques années en arrière, quand ma coloc me faisait découvrir la drum & bass et le dub alors que je l'initiais aux plaisirs du rock, du punk et de l'indie. La Revancha del Tango et Lunatico étaient devenus des classiques de la maison, alors qu'aujourd'hui je les écoute pour ainsi dire jamais. Mais il y a toujours ce petit pincement au coeur quand l'un de ces morceaux arrivent à mes oreilles, en souvenir de ces instants qui paraissent appartenir au passé désormais. Plus encore, sans doute, depuis mon année en Amérique du Sud et mon passage à Buenos Aires. Avoir vu de mes yeux ses personnes sans âge ni classe sociale, danser, emmenées par le seul rythme des musiciens; avoir goutée à l'atmosphère si particulière de cette ville, qui s'apprivoise pas à pas, avant de délivrer ses trésors, au hasard d'une rue. Et il est finalement amusant de constater avec quelle aisance Gotan arrive à retranscrire cette atmosphère.


S'en est fini du web 2.0 c'est maintenant l'heure du Tango 3.0. Avec un tel titre, Gotan Project annonce déjà la couleur: ce nouvel album est le symbole d'une projection vers l'avenir, renouvelant sa relecture personnelle du tango avec finesse et intelligence.

Les ingrédients sont certes les mêmes que sur les précédents: un savant mélange d'électro et de musique traditionnelle, mais la mayonnaise prend toujours. On ajoutera à cette formule magique d'avantage de cordes et de cuivre ainsi qu'un soupçon de dub et de blues pour un résultat quasi cinématographique. A l'instar de la pochette de Tango 3.0 où sur un simple fond noir des corps nus forment le nom du groupe: Gotan.

On entre dans ce nouvel opus avec "Tango Square", morceau entièrement musical (auquel a participé Dr John) qui nous transporte de l'autre côté de l'Atlantique, directement dans les rues de Buenos Aires. S'ensuit "Rayuela", titre plus sombre, inspiré de la nouvelle éponyme de l'écrivain Julio Cortázar, où se font échos sa voix grave et celle d'une chorale d'enfants. La féminité entre dans la danse sur les morceaux de "Desilusion" "Peligro" et "Erase una vez" avec la chanteuse Cristina Villalonga. A l'inverse "Gloria", premier single qui annonçait l'album, transpire la testostérone des stades de foot avec la voix du commentateur sportif Victor Morales. L'ambiance s'adoucit avec le planant "Mil Milones" et retour au tango plus classique avec "Tu Mistero", interprété par l'Argentin Meling et "De hombre a hombre". Plus doux encore "El Mensajero" amorce la fin de l'album ainsi que "Panamerica", qui n'est pas sans rappeler la célèbre autoroute sud-américaine et qui paraît déjà une parfaite bande son. Gotan Project n'a décidément toujours pas fini de nous faire voyager.

samedi 24 avril 2010

DON'T LEAVE MY HYPER HEART ALONE


Grâce à mon stage, j'ai eu la chance de pouvoir écouter le nouvel album des Dead Weather, alors pour ceux qui auraient raté ma chronique là bas, je vous la redonne ici (un peu modifiée):

Tout comme avec MGMT, les informations sur le second album du "super-groupe" ont été distillés au compte goutte. C'est d'abord Alison Mosshart qui révéle, dès octobre, que l'enregistrement est déjà à moitié terminé. Puis c'est au tour de Jack White de nous maintenir en haleine en annonçant que cet album sera encore plus blues et lourd que lui et ses acolytes ne l’avaient imaginé à l’origine. Enfin on découvre une pochette de single, tendance gothique, accompagnant le morceau "Die by the Drop" qui devait nous permettre de patienter encore un peu ainsi qu'un clip empli de la noirceur qui plaît tant à White.

Horehound, leur premier album, fréquentait un rock sombre et lourd, entre garage et heavy rock minimal, leur second, Sea of Cowards l'est tout autant, si ce n'est plus, avec en prime une richesse mélodique qui n’existait pas sur l’essai initial. Le quatuor trouve ainsi un nouveau terrain de jeu beaucoup plus large dans lequel il peut s’exprimer. Si on a pu s’interroger sur l’intêret discographique du super groupe Dead Weather composé - pour ceux qui ne le sauraient pas encore - d'Alison Mosshart (The Kills) au chant, Jack Lawrence (The Raconteurs) à la basse, Dean Fertita (Queens of The Stone Age) à la guitare et Jack White (White Stripes et Raconteurs) à la batterie et au chant, il suffit d'écouter ce second album pour se rassurer et ne plus douter.

Nos quatre amis à l'âme tourmentée ne sont pas là pour s'amuser: "I wanna leave a trace" (je veux laisser une trace, ndlr) s'égosillent-t-ils dès le morceau qui ouvre le disque, "Blue Blood Blues". A peine a-t-on relevé la tête et c'est l'odeur de la poussière des déserts américains qui nous envahit avec "Hustle and Cuss" alors quelques pistes plus tard c'est celle de l'essence des stations services abandonnées avec "Gasoline". Dans un autre genre, "The Difference Between Us" (mon coup de coeur) sonne comme une ballade mortuaire. On s'imagine volontiers tenir la main d'Alison Mosshart, hypnotisé par son "let's go walk to the border, let's go walk along the edge" (allons marcher jusqu'à la frontière, allons marcher près du bord, ndlr). Si certains morceaux détonnent, le bien nommé "I'm Mad" ou "Looking At The Invisible Man", l'ensemble est d'une cohérence rondement menée mettant en avant les talents de chacun et en ne se contentant plus de graviter autour du seul astre noir, Alison Mosshart.

lundi 19 avril 2010

STILL TOO YOUNG TO FAIL


Prise d'un énorme élan de flemme -après m'être rendue compte que le Trabendo se trouvait à l'autre bout de Paris- je joue la grande dame et me paye le luxe d'y aller en taxi. 35E et une heure d'embouteillages plus tard je suis RA-VIE...

J'ai donc raté la première partie (qui avait l'air chouette vu ce que j'en ai lu ici ou ) mais bon le concert de Foals n'a pas encore commencé, c'est déjà ça. Obligée de mettre mon appareil photo au vestiaire, je me contente de scruter la salle des yeux histoire d'au moins avoir une photographie mentale du lieu. La fosse est d'ores et déjà remplie par les plus jeunes -arborant le classique uniforme marinières ou chemises en jean- alors que leurs ainés s'accoudent aux estrades sirotant une bière. J'hésite: la fosse ou les hauteurs, les "vieux" ou les "jeunes"? Finalement mon coeur de groupie me pousse à opter pour la fosse, au pire j'irais me réfugier dans le clan des vieux quand le public parisien m'aura lassé par sa mollesse.


Peu avant 21 heures, le groupe apparait enfin, sous les acclamations de la foule. Le concert s'ouvre témérairement sur Total Life Forever, nouveau titre issu de leur album éponyme. Tout le monde danse déjà, de mon côté je mets un peu plus de temps à entrer dans le mouv', (trop?) concentrée sur la nouvelle chanson. L'ambiance monte tout de suite d'un cran avec le désormais classique Cassius. Ca rebondi partout, bras en l'air, dans une liesse que je n'avais encore jamais expérimentée depuis mon retour à Paris, je souris un peu plus à mesure que la chanson avance, médusée par l'impressionnant riff de guitare qui donne encore plus de relief au morceau. Le chanteur, Yannis Philippakis, salue le public, ravi, dit-il, d'être à nouveau ici. Il explique que ce soir Foals alternera entre des morceaux de leur premier album et ceux à venir dans leur prochain, l'excitation est à son comble. S'ensuit Olympic Airways qui, alors qu'elle commençait à me lasser au casque, reste indiscutablement entrainante sur scène, le public reprenant en choeur "DI-SA-PEAR". Sitôt la chanson finie que Yannis et Jimmy Smith (le 2ème guitariste) se perchent de part et d'autre de la scène, jouant des accords qui me sont inconnus. Normal, puisqu'il s'agit encore d'un nouveau titre: Miami, un air qui n'a pas fini de nous ensorceler.

Pas le temps de souffler que Balloons est déjà là pour nous faire reprendre la danse. Ca sent la sueur et la bière, de plus en plus fort, pour un peu j'en allumerais une clope. Cela me sera finalement impossible tant je suis hypnotisée par cette musique qui monte crescendo et qui a tôt fait de m'hérisser les poils, Blue Blood, j'en ai encore des frissons rien que d'y penser.

Les ennuis commencent sur This Orient, des réglages de micros qui pêchent empêche Yannis de pousser sa voix aussi loin qui le souhaiterait. On le voit s'agacer se tournant à plusieurs reprises vers les coulisses, faisant mine de monter le son. Les premières notes de Spanish Sahara sont aussitôt accompagnées par des clappements de mains de fans bien attentionnés mais qui se feront recevoir par un "CHUUT!" bien senti, les faisant rapidement taire. J'avais une réelle appréhension vis-à-vis de cette chanson qui m'avait littéralement transporté dès la première écoute. Finalement malgré, à nouveau, un petit problème de micro, ne permettant pas de retranscrire à l'identique cette atmosphère je suis loin d'être déçue. La manière dont le chanteur a de se battre pour sa chanson, malgré les quelques soucis techniques donne une émotion nouvelle à cette ballade douce amère.

Retour au classique avec Red Sock Pugie qui ne manque pas de faire rebondir le public. Sur scène aussi c'est à nouveau la fête, on assiste à un magnifique solo de guitare puis de batterie. L'effervescence est à son comble pour Electric Bloom, mais à nouveau le morceau est en partie gâché par les problèmes de sono. Qu'à cela ne tienne, Yannis évacue son énergie en se vengeant sur les percus qui rythme le morceau. Court départ avant de revenir annoncer "This song is for everyone who is from France"... Sans surprise c'est The French Open qui ouvre les rappels, le public se déhanche plus que jamais, Yannis en profite pour slamer, créant un vent de panique du côté de la sécurité. Le concert se termine en apothéose avec Two Step, Twice, chacun donnant tout ce qui lui reste d'énergie, Yannis allant jusqu'à faire un petit tour dans la salle avant de finalement réapparaître après une longue minute d'absence, saluer une dernière fois un public définitivement acquis. On ressort avec un sourire non feint, n'ayant qu'une seule hâte écouter en boucle Total Life Forever et les revoir rapidement.

vendredi 16 avril 2010

I WANNA LEAVE A TRACE

En attendant ma chronique du concert de Foals et celle sur le deuxième album des White Rabbits, It's Frightening -dans le prochain Tsugi je vous propose le clip qui illustre l'une des meilleures chansons de l'album: Percussion Gun.
Btw, il paraît qu'ils sont fous sur scène et ça tombe bien ils viennent en France en mai, j'dis ça, j'dis rien.


White Rabbits - Percussion Gun

vendredi 2 avril 2010

ALL DOLLED-UP IN STRAPS

Mon cadeau de moi à moi, pour avoir décroché six mois de stage chez Tsugi


"La littérature était la seule religion que son père pratiquait, quand un livre tombait sur le plancher il l'embrassait, quand il avait terminé un livre il tentait de le donner à quelqu'un qui l'adorerait, et s'il ne trouvait personne qui en fût digne il l'enterrait."

Night - Zola Jesus
A Three Legged Workhorse - This Will Destroy You
Soon - Fan Death
If Not Now - Lonelady